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La semaine qui vient de terminer sa carrière a été, au propre et au figuré, riche en événements par rapport à l'avenir immédiat (transition) et à long terme de la RDCongo.
Le RCD-Goma, principal ex-mouvement rebelle, qui avait suspendu, il y a deux semaines, sa participation aux travaux du comité national de suivi est revenu, avec de nouveaux Hauts Représentants, à Kinshasa. La raison essentielle du nouvel habillement de la représentation du RDC-Goma - nouvel habillement que d'aucuns avaient, hâtivement, appelé « le débarquement du général J.P. Ondekane et Me Mudumbi » -, est simple : aux dires de M. Lola Kisanga, porte-parole, son « mouvement est guidé par l'option d'alternance ». Force est, cependant, d'ajouter que les raisons qui avaient motivé le et conduit au rappel des représentants du RCD-Goma à Goma demeurent on ne peut plus actuelles. Et M. Lola Kisanga de préciser : les « (re-)négociations » vont se focaliser sur le commandement des forces terrestres et le gentleman's agreement conclu par les belligérants et portant sur le poste de vice-Président de la République dévolu, dans le cadre de l'accord global et inclusif (Pretoria, 17.12.2002), à l'opposition politique.
Le Chef de l'Etat a, par l'intermédiaire de son Ministre des Affaires Etrangères, affirmé que son gouvernement ne va point céder le commandement des forces terrestres au RCD-Goma. Il s'agit, ici, d'une position révoltante d'autant plus que la « première guerre mondiale africaine » a pris fin sans qu'il y ait « vainqueurs » et « vaincus » et qu'aucune des fractions en lice n'a la légitimité du souverain premier. Par retour du courrier, le porte-parole du mouvement d'Onusumba a qualifié cette déclaration du Président J. Kabila de « gesticulations politiques » et de « démarche de supercherie », tout en indiquant que son mouvement a toujours confiance dans la « fidélité du Chef de l'Etat congolais à l'accord signé ». Ce qui, en termes clairs, signifie : le RDC-Goma attend que le Président J. Kabila fasse montre de flexibilité et de disponibilité de compromis par rapport « aux questions sensibles aujourd'hui au centre de la querelle entre Goma et Kinshasa ».
Nous sommes d'avis que « engager des négociations » sous-entend qu'on est disposé à se départir, à la fin de celles-ci, de sa position initiale. Ne pas se plier à cette vérité d'évidence, comme le fait Kinshasa à travers ses prises de position maximalistes, c'est faire montre de malhonnêteté intellectuelle et de mauvaise volonté.
Tout d'une haleine, il convient, dans cet ordre des choses, de remettre en mémoire le récent « communiqué du Comité International d'Accompagnement à la Transition » (CIAT). Communiqué publié à Kinshasa, le 5 juin 2003, et dans lequel il stigmatise « les retards et tergiversations dans la mise en œuvre de la transition ». Le but poursuivi, par les uns et les autres, dans ce qui semble être un marché des dupes est la pérennisation des privilèges que leur procure le pouvoir, par ailleurs, usurpé.
La force multinationale, initiée et coiffée par la France, a reçu le visa du Conseil de sécurité de l'ONU pour sécuriser la ville de Bunia (Ituri) en proie à une destruction massive de la part des milices incontrôlées et sous influence étrangère. Ce qui n'est pas sans susciter interrogations et inquiétudes est le fait que ce mandat soit limité dans le temps (juin/septembre 2003) et l'espace (la ville de Bunia). Qu'adviendra-t-il de la contrée après le retrait de la force multinationale au terme de son mandat ? De-ci de-là, l'on parle, avec insistance, de son remplacement par les forces de la Monuc dont la prestation, ces derniers temps, n'a pas été réconfortante pour la population civile, prise alternativement et de façon récurrente, en otage par les deux milices (Hema et Lendu) qui, au nom des forces facilement identifiables, se disputent le contrôle de la région, réputée riche en matières premières et en bois d'œuvres. A moins, espérons-nous, que l'on dote la Monuc d'un nouveau mandat, celui d'imposition de la paix.
Alors que le gouvernement ougandais a « débarqué » le général ougandais, Kazini, cité par le « rapport du panel de l'ONU sur le pillage des ressources naturelles et autres formes de richesse de la RDCongo », les rumeurs de plus en plus persistantes font « état de la réhabilitation des officiels congolais suspendus à la suite de leur implication, entre 1998 et 2001 », dans le pillage du patrimoine national. Pour ce faire, on évoque mordicus « la preuve de leur innocence ». De là à dire que Kampala se préoccupe plus des conséquences des pillages de nos ressources naturelles que Kinshasa, il n'y a qu'un petit pas que d'aucuns n'hésitent pas de franchir...
La nouvelle de la libération conditionnelle du musicien belge d'origine congolaise, Papa Wemba - de son vrai nom Shungu Wembadio Pene Kikumba, est tombée le vendredi dernier. Libération contre paiement d'une caution de 30.000 € versée, aux dires de son avocat, par le gouvernement congolais. A titre de rappel, Papa Wemba avait été écroué à Paris, au mois de février 2003, pour avoir pratiqué, n'ayons pas peur des mots, « la traite des êtres humains ». Pratique connue, sous les tropiques congolaises, sous l'appellation « ngulu » et à travers laquelle, entre autres, le « négrier des temps modernes » - nous avons nommé, ici, Papa Wemba -, faisait, contre paiement de 3500 $ USA, figurer le candidat à l'émigration illégale sur la liste de l'un de ses orchestres en tournée en Europe (« En Europe, tout n'est pas miel... » : http://www.kongo-kinshasa.de). Ce qui étonne, c'est surtout le fait que le gouvernement de Kinshasa saute au secours d'un sujet étranger dont les méfaits ont causé préjudice à plusieurs centaines des citoyens congolais auxquels le gouvernement congolais doit, à tout point de vue, assurer la protection. La « nationalité congolaise n'est-elle pas une et indivisible » ? Autrement dit, toute Congolaise ou tout Congolais qui opte pour une autre nationalité que celle de son origine perd automatiquement la nationale congolaise qui, au risque de faire de redite, ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. M. Shungu Wembadio serait-il exclu de la règle régissant la nationalité congolaise ?
Ce qui, au même moment, irrite est l'amère constatation que les diplomates congolais, en poste à l'étranger, et les membres de leurs familles dont la détresse a dépassé les limites de l'acceptable attentent leurs traitements demeurés impayés depuis plus de dix ans. Ce qui est aussi le cas, en RDCongo, des fonctionnaires et agents de l'Etat congolais dont le retard de paiement des salaires remonte à plusieurs années.
La section belge de l'organisation humanitaire « Médecins sans frontières » (MSF) a, dans un communiqué de presse, pris l'opinion congolaise et internationale à témoin en rapport avec les 15 tonnes de médicaments et autres équipements médicaux offertes à la RDCongo et qui continuent à être bloquées au port de Matadi et à l'aéroport de Ndjili. La réponse de Kinshasa est tombée comme un couperet : le gouvernement actuel n'a en charge que la « gestion des affaires courantes » (sic !). Au même moment, nous constatons que le même gouvernement continue à se réunir, à engager le pays et à faire des déclarations intempestives - dont celle du Ministre des affaires étrangères citée ci-haut -, et à envoyer « la caravane de la paix » à travers le pays - « caravane » dirigée par V. Kamerhe et qu'il ne faut pas, ici, confondre avec celle mise en place par le comité national de suivi.
N'est-ce pas, eu égard à la situation médicale catastrophique que connaît le pays, un manque de responsabilité de la part de ceux qui nous gouvernent sans notre consentement ? Les dessous des manigances gouvernementales sont perceptibles : il cherche à profiter de la passation prochaine des responsabilités pour faire disparaître ces aides qu'on va sans doute retrouver, demain, sur le marché ou dans des cliniques et pharmacies privées de la capitale.
Le Ministre de l'éducation nationale, le Pr Kutumisa B. Kyota, à la demande de « meilleures écoles des filles de la capitale », envisage, « pour lutter contre l'immoralité et le Vih/Sida, d'imposer un test de virginité aux filles finalistes du cycle primaire ». C'est-à-dire : celles qui, au primaire, ont déjà eu des rapports sexuels n'auront pas accès à l'école secondaire. A la suite d'un quotidien de Kinshasa qui juge cette proposition « atypique », nous posons la question de savoir si cette mesure inique, accueillie favorablement par le Ministre de l'éducation nationale, ne va pas servir, au cas où elle serait mise en application, de « fond de commerce » aux formations médicales ou autres centres appelés à procéder au test de la « virginité ou non des filles candidates aux études secondaires » ? Une autre question qui revient sans cesse est celle relative à l'exclusivité de la décision ministérielle : pourquoi uniquement les filles et par qui sont-elles contaminées ? Sûrement pas par leurs camarades de classe... A cela s'ajoute aussi la question de savoir si les infrastructures hospitalières de Kinshasa, par exemple, sont capables de venir à bout de cette mission titanesque. L'on parle de 60.000 filles à examiner médicalement. Ne serait-il pas indiqué que le Ministre de l'éducation nationale suggère au gouvernement auquel il appartient de se pencher sérieusement sur les causes qui sont à l'origine de la dépravation des mœurs et du dévergondage de fillettes dans notre pays? Nous savons, actuellement, que le mode de transmission du Vih/Sida est multiforme... A notre humble avis, le nœud de la double problématique « immoralité et Vih/sida » se trouve ailleurs : la pauvreté des parents et la déliquescence de l'Etat. Autrement dit : garantir un emploi rémunérateur aux parents - afin qu'ils possibilisent une vie décente à leur progéniture -, est la priorité des priorités...
Point ne nous est besoin de souligner que cette mesure discriminatoire à l'endroit des fillettes constitue une entrave à leur éducation et, en conséquence, présente les caractéristiques évidentes de la violence flagrante des droits humains.
Ce sont là quelques-uns des événements majeurs de la semaine du 01.06. au 07.06.03 que nous soumettons à nos visiteurs pour appréciation.
A chacun, alors, de réciter sa leçon...
Berlin le 08.06.03