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Joseph Kabila est Président de la République Démocratique du Congo depuis 2006. Ce, à l'issue de l'élection présidentielle à propos de laquelle - hormis la tentative des membres de la garde républicaine de détruire la résidence de son chalengeur, Jean-Pierre Bemba, peu avant la publication des résultats du premier tour (20, 21 et 22 août 2006) et quelques irrégularités -, l'on peut dire qu'elle s'était déroulée de manière, relativement, « pacifique, transparente, libre et démocratique ». Ceci etait aussi l'opinion, le point de vue des observateurs aussi bien nationaux qu'internationaux.
C'est aussi dire que son pouvoir légitimé par les urnes a été reconnu tant par toutes les forces politiques, sociales et économiques du pays que par les puissances étrangères.
Les résultats des élections législatives ont accordé au Président élu la majorité au Sénat et à l'Assemblée Nationale et de former ainsi le gouvernement de la République. Usant de son imperium, le Président de la République s'est octroyé le contrôle de la magistrature en nommant les hauts magistrats à travers le pays bien avant le vote de la nouvelle loi sur la magistrature et sa promulgation.
De cette manière, le Président de la République Démocratique du Congo a réussi à s'asseoir confortablement sur le triangle des trois pouvoirs - le législatif, l'exécutif et la magistrature - et dispose des coudées franches pour appliquer sans aucune résistance sa politique socio-économique en faveur des populations congolaises. La majorité présidentielle écrase toute velléité de l'opposition à l'Assemblée Nationale. Les manifestations des rues, expression démocratique sous d'autres cieux, n'ont pas droit de cité en République DEMOCRATIQUE du Congo, car elles sont systématiquement réprimées par la police, l'armée et la garde prétorienne - par ailleurs, contrôlées par le pouvoir.
Mais voilà ! Au lieu d'user de tous ses atouts et prérogatives pour une bonne et saine gestion de la res publica, l'opinion, dans son entièrete, assiste impuissante à ce qui ressemble à un naufrage systématique de la Nation congolaise.
Pour les observateurs les plus avertis de la vie politico économique congolaise, l'opacité dans la gestion du budget de la République en est la cause essentielle. En 2007, alors que l'exécutif a le devoir constitutionnel de rendre publique l'exécution du budget, aucun rapport n'a été publié par le gouvernement légal et légitime issu des élections. En ce qui concerne l'exercice 2008 du budget, non seulement qu'aucun rapport trimestriel n'a été publié suivant les exigences constitutionnelles, mais l'Assemblée Nationale dominée par la majorité presidentielle a publiquement accusé le gouvernement de n'avoir pas exécuté le budget.
Conséquences de cette gestion calamiteuse de la République : la dégringolade du franc congolais, la surchauffe du marché à travers tout le pays, le malaise social manifeste à travers les grèves des fonctionnaires de l'Etat, des enseignants, des infirmiers et médecins, le mécontentement des policiers et des militaires.
Comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir élu au Congo Kinshasa se livre à des actes caractériels d'un pouvoir aux abois.
Les opposants sont systématiquement traqués, manu militari, s'il le faut, pour décourager toute action ou expression contraire à celle du pouvoir : la dérive totalitaire, allions-nous ajouter...
Faut-il rappeler que le sénateur Jean Pierre Bemba, Vice-Président de la République pendant la transition et premier challengeur de Joseph Kabila à l'élection présidentielle de 2006, a été contrait à l'exil pendant que les agents dont l'un est aujourd'hui membre du gouvernement Muzito, s'activait dans la constitution de la plainte contre lui à la CPI (Cour Pénale Internationale). Maître Marie Thérèse Nlandu - avocate de profession, opposante et candidate à l'élection présidentielle de 2006 en RD Congo -, a été, elle aussi, poussée à l'exil après avoir réussi à échapper à la machine judiciaire mise en branle par le pouvoir pour la broyer.
Ne Muanda Nsemi, député national et chef spirituel du mouvement politico religieux Bundu Dia Kongo, a réussi à échapper, lui aussi, de la machination politicienne mise en place pour lui retirer l'immunité parlementaire et le traduire devant la justice. Cérise ssur le gâteau ou plutôt basilic sur les pâtes : les adeptes de son mouvement ont souffert dans leur chair jusqu'au sacrifice suprême pendant l'opération dite de rétablissement de l'autorité de l'Etat dans la province du Bas Congo, en mars 2008. Le mouvement politico religieux Bundu dia Kongo est sorti affaibli de cette machination politicienne avec les adeptes tués et/ou réfugiés dans la forêt, installations détruites...
Kutino Fernando, chef spirituel de l' « armée de victoire », une église de réveil chrétienne bien implantée à Kinshasa et à l'arrière-pays, et initiateur de la campagne télévisée « Sauvons le Congo » a eu moins de chance que Ne Muanda Nsemi. A son retour à Kinshasa, il a été cueilli à sa descente d'avion par les services spéciaux de la police, puis conduit presque directement à la prison centrale de Kinshasa avec sur le dos un procès pour détention illégale d'armes de guerre. Aujourd'hui encore, il est locataire de la prison centrale de Kinshasa - le siège de son église saccagé, le matériel de sa chaîne de télévision confisquée par la police.
Les activistes et associations des droits de l'Homme sont sous la menace permanente du pouvoir. La « Voix des sans Voix » (VSV) et « l'Association Africaine des Droits de l'Homme » (ASADHO), deux ONGs très engagées dans le combat pour la défense et la sauvegarde des droits humains ont vécu au début de cette année sous la menace de retrait de toute autorisation de fonctionnement - menaces et intimidations pour réduire leur ardeur dans l'accomplissement de leurs taches en RD Congo.
Les journalistes et organes de presse ne sont pas du tout épargnés dans cette campagne pour promouvoir la voix unique et l'opinion unilatérale. N'importe quel prétexte est bon pour permettre la descente dans les installations d'une chaîne de télévision, pour détruire et /ou confisquer du matériel, procéder aux arrestations des journalistes. Les Congolais ont encore frais dans leur mémoire la destruction du matériel de CCTV, Canal Congo Télévision, de Jean-Pierre Bemba. Ils n'ont pas non plus oublié la descente d'hommes armés dans les installations de Global Télévision, une propriété de l'opposante Nzuzi wa Mbombo.
La dernière descente en date d'hommes armés dans les installations d'une chaîne de télévision remonte à la nuit du mercredi 19 novembre 2008 dans les installations de Raga TV. En pleine interview du Député national Roger Lumbala sur la situation dans l'Est du Congo, le signal de cette chaîne de télévision a été coupé, pendant ce temps, le Chef des opérations de l'ANR, agence nationale des renseignements, débarquait à Raga TV, confisquait le support de l'interview et amènera au cachot de l'ANR le Directeur des programmes et le réalisateur. Tous ses actes sont posés au mépris du cadre institutionnel et juridique régissant la presse en RDC.
Toujours à propos des médias, le pouvoir a mis en place, depuis plusieurs mois, un mécanisme de contrôle et de muselage des chaînes de radio et de télévision installées à Kinshasa. Le grand pilonne de la Radio Télévision Nationale Congolaise sur le sommet le plus élevé des collines de Binza sur lequel était perchées les antennes de la majorité des chaînes a été démonté sans raisons techniques valables obligeant ainsi le grand nombre de ces chaînes à s'installer ailleurs sur des espaces ne permettant pas une meilleure couverture de la ville. Celles ayant réussi à s'agglutiner sur le petit pilonne, érigé à coté du premier, passeront par les installations de l'entreprise italienne Téléconsult qui peut brouiller ou interrompre à tout moment la diffusion des émissions d'une radio ou d'une télévision.
Il y a quelque jours, dans la nuit de vendredi (21.11.08) à samedi (22.11.08), un journaliste de la Radio Okapi, Didace Namujimbo, avait trouvé la mort à Bukavu dans des conditions qui ne sont pas sans rappeler celles dans lesquelles un autre journaliste de la Radio Okapi, Serge Maheshe, avait été assassiné. A travers son Président, Tshivis Tshivwadi, « Journaliste en Danger » (Jed), parle, dans cet ordre des choss, de « ... 7 journalistes assassinés en l'espace de trois ans (...) et des simulacres de procès juste pour masquer les veritables assassins et commanditaires... ». Et la Présidente de l'Union Nationale de la Presse du Congo, Chantal Kanymbo, d'ajouter « ... nous étions convaincu que plus jamais cela ne pouvait nous arriver, après les assassinats de Franck Ngykie, Bapuya Mwamba, Serge Maheshe, Patrick Kikuku... ».
De là à dire que le but visé par cette élimination en cascade des journalistes est de faire taire le quarième pouvoir ou de tuer l'information, il n'y a qu'un petit que les données factuelles suggèrent à plus d'un observateur de franchir par petites touches répétitives.
Pendant ce temps, sur le plan militaire, les forces armées de la RDC ne cessent d'enregistrer les débâcles contre les troupes du CNDP de Laurent Nkundabatware. N'eût été la présence des troupes onusiennes, ces dernières auraient déjà fait jonction avec celles des FPJC, forces populaires pour la justice du Congo, nouvelle milice dans l'Ituri pour prendre Kisangani, chef-lieu de la province orientale ; et pour cause. Les militaires gouvernementaux, à travers ce que l'on appelle, sous les Tropiques congolaises, « opérations retour » - opérations à travers lesquelles les montants envoyés dans l'Est du pays pour soutenir l'effort de guerre sont détournés à la source ou ... envoyés auxs Généraux qui mènent grand train de vie à Kinshasa -, ne bénéficient pas de l'appui et de l'encadrement nécessaires aux troupes en campagne militaire. Conséquences : les FARDC désertent la ligne de front, violent et pillent...A traver ces actes, elles (FARDC) ridiculisent et trahissent la nation toute entière.
Ici le lieu et le moment de poser la question sur les vrais traites à la nation : est-ce les militaires qui fuient devant l'ennemi, volent, violent et pillent ? Ou est-ce ceux qui détournent les fonds destinés à la guerre et construisent des immeubles et somptueuses villas à Kinshasa ? Ou encore ceux qui devaient prendre des mesures contre les detourneurs des fonds de guerre ? Suivez mon regard...
En 2005, le général Mbuza Mabe, nommé commandant intérimaire de la région militaire, a su mettre en déroute la coalition de Jules Mutebusi et Nkunda à Bukavu et ramener la paix au Sud Kivu. A l'époque, le général Mbunza Mabe et ses hommes souffraient aussi d'un manque d'appui en armes, munitions et autres dotations liées à la guerre au point d'amener la société civile à organiser des collectes en faveur des troupes.
Qui refusaient d'appuyer les troupes commandées par le Général Mbunza Mabe dans le Sud Kivu ? Qui a donné l'ordre de relever ce Général du Sud Kivu pour le reléguer à la base de Kitona dans la province du Bas Congo et le Colonel Mayanga de Rutshuru pour le rappeler à Kinshasa ? Ce sont les mêmes qui courent le continent aujourd'hui pour rechercher appui politique et militaire qui ont permis au général déchu Laurent Nkunda de s'organiser... pour narguer toute la Nation.
A quel jeu joue-t-on ?
Ee Bosuka Nkele
(Correspondance de Kinshasa)