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Le cortège présidentiel a essuyé des jets de pierre à la cité de Baraka, située à environ 200 Km au sud de Bukavu, la capitale provinciale du Sud Kivu. Quelques voitures du cortège ont eu des vitres brisées.
Des sources locales concordantes, recoupées par des sources policières et sécuritaires à Uvira et Bukavu, confirment l'incident et signalent l'arrestation de certains responsables politico-administratifs de Baraka et de quelques jeunes présumés auteurs de ces jets de pierre.
A son départ de Bukavu pour Brazzaville, des jeunes gens de la ville ont aussi tenté de rééditer le cas de Baraka. Ce, pour mettre en exécution la promesse faite aux originaires de Bukavu vivant dans la capitale congolaise. Malheureusement ou heureusement, rendus prudents par les incidents de Baraka, les services de sécurité ont réussi à les maîtriser, mais l'incident a provoqué la bousculade et un embouteillage. Une personne a été blessée, rapportent les ressources citées ci-haut.
Ces incidents qui assombrissent le voyage de Joseph Kabila dans l'Est du pays se sont produits alors que l'affaire provoquée par la volonté du Président de la République de pousser le Président de l'Assemblée Nationale à la démission continuent à occuper la Une de l'actualité congolaise.
Pour mémoire : Vital Kamerhe est originaire de Walungu, près de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu, son fief électoral. Les jeunes de Bukavu, comme dit plus haut, avaient promis, dans des messages électroniques à leurs aînés de Kinshasa, de lapider Joseph Kabila au cas où il prolongeait son safari jusqu'au Sud Kivu.
Le député Bitakwira, originaire de Uvira, au Sud Kivu, est aussi dans le collimateur du Président de la République et de ses hommes de main à cause de ses positions tranchées dans « l'affaire Vital Kamerhe ». Le Chef de l'Etat et son « pouvoir parallèle » ne lui pardonnent pas de s'être mis du coté du Président de l'Assemblée Nationale et, surtout, de s'être permis de dire haut et fort sur RFI qu'en voulant étouffer la démocratie, Joseph Kabila était fini. Le jeudi 19 Mars 2009, les services de sécurité l'ont empêché de voyager et lui ont confisqué son passeport, son ordre de mission, signé par V. Kamerhe, Président encore en fonction de la Chambre basse du Parlement congolais, et son billet d'avion.
Il n'est pas étonnant que les milieux proches de Kamerhe et Bitakwira réagissent de cette façon.
Ces incidents terminent le long périple du Président de la République Démocratique du Congo dans l'Est du pays sur une note amère. Pourtant, tout semblait bien aller pendant ce voyage qui ressemblait à un luxueux safari : de Kisangani, à l'extrême Nord Est, jusqu'à Fizi, à l'extrême sud du Sud Kivu. Un voyage effectué par Joseph Kabila, selon certaines sources, pour défier Vital Kamerhe et tester sa popularité dans cette partie du pays, après l'entrée massive et surprenante des troupes rwandaises dans l'est de la RD Congo en vue traquer, dans le cadre d'une opération militaire conjointe les combattants rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, FDLR.
Privés de leur liberté fondamentale, les jeunes de Baraka et de Bukavu ont choisi la voie extrême pour exprimer le rejet de celui qu'ils ont porté au pouvoir par un vote massif lors des élections présidentielles de 2006.
C'est vers l'extrémisme politique, la rue … que les pratiques liberticides du pouvoir anachronique à Kinshasa poussent les populations congolaises. Il espère sans doute, en usant la machine répressive en place, faire asseoir ce pouvoir par la terreur, mais les espoirs déçus, les frustrations politiques dans le corps social est un virus qui détruit de l'intérieur. Ceci conforte la thèse selon laquelle, l'actuel Président congolais aurait pour « mission » d'affaiblir, de détruire le Congo avant que les vautours de tout bord viennent se jeter dessus pour le dépecer.
Qui fera comprendre cela à Joseph Kabila ?
Ee Bosuka Nkele
Kinshasa