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L’inspecteur général par intérim de la Police Nationale congolaise vient de réveiller les vieux démons de 1960. La question qui s’ensuit est, sûrement, celle de savoir si les hommes politiques congolais en ont pris conscience...
Le général Charles Bisengimana, Chef a.i. de la Police Nationale congolaise, a proclamé, tout haut, sur les antennes de Radio Okapi, la radio onusienne en République Démocratique du Congo, ce lundi 5 décembre 2011, que « après les élections sera comme avant les élections ».
Les Congolais n’ont pas la mémoire courte. En 1960, alors que le Congo venait d’accéder à l’indépendance, un autre général, belge celui-là, « commandant en chef de la Force Publique avant comme après l’indépendance », E. Janssens, avait déclaré sans baisser les yeux : « après l’indépendance égale avant l’indépendance ».
Serait-il utile, aujourd’hui, de remettre en mémoire les conséquences néfastes de cette déclaration irresponsable en rapport avec l’évolution de la situation générale du Congo indépendant ?
Cinquante et un ans après l’indépendance de la RD Congo, l’histoire semble mordicus se répéter. Un haut cadre de la Police nationale congolaise se permet - à la veille de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle, un rendez-vous aussi important que celle de l’indépendance -, de faire une déclaration qui dénote de la provocation pure et du mépris éhonté vis-à-vis du Congo et des Congolais de la part de celui qui est perçu comme une émanation de Joseph Kabila et son bras armé à Kinshasa.
Les observateurs de la vie politique congolaise n’ont pas oublié que - lors de la série des manifestations de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, parti cher à Etienne Tshisekedi, manifestations réclamant l’audit du fichier électoral -, les éléments déguisés en policiers congolais qui tiraient à bout portant et à balles réelles sur les manifestants en fuite ne faisaient pas partie de l’Inspection provinciale de Kinshasa, mais de l’Inspection principale de la police nationale qui était, il y a quelques années sous la férule de celui qui avait organisé un guet-apens qui avait débouché sur l’assassinat de l’activiste droits de l’Homme et Président de la voix des sans voix, Floribert Chebeya. Ils n’ont pas oublié, non plus, que le général Bisengimana est accusé, par le rapport de la commission canadienne d’enquête sur les massacres en RDC entre 1996 et 1997, d’être l’auteur des crimes imprescriptibles pendant cette période. De là à dire que ce présumé auteur de ces crimes a intérêt à ce qu’ « après les élections soit comme avant les élections » pour que lui et son quarteron accusés de tous ces crimes continuent non seulement à être protégés par le régime en place, mais aussi à bénéficier gracieusement des deniers publics.
L’histoire récente du personnage suscité éclaire d’un jour nouveau ses déclarations et précise les contours de ses intentions comme aussi de celles des siens. Elle permet, en sus, de mieux comprendre l’acharnement de ceux qui sont au pouvoir actuellement en RDC quant à leur volonté inébranlable de se maintenir, à tout prix, au pouvoir.
A cela s’ajoutent les déclarations du secrétaire exécutif du parti présidentiel sur le plateau de la chaîne « mouvancière », TV 50, déclarations qui ne font que confirmer le hold-up électoral planifié depuis longtemps : « nous avons l’armée, la police, les forces de sécurité et les finances et allons imposer l’ordre, entendez notre ordre politique », a-t-il souligné.
Le général Charles Bisengimana sait qu’il est un maillon important dans le complot ourdi, dans un simulacre d’élections chaotiques et idéales pour les singes agiles et les pécheurs en eau trouble, contre la République Démocratique du Congo.
De toute manière, le peuple congolais doit savoir que nul autre que lui-même ne le sauvera et ne lui évitera d’être continuellement un champ de bataille. Car les forces extérieures ne sont intéressées que par les seules richesses naturelles et autres n’ont pas grand intérêt à ce qu’il y règne la paix.
Seul un Congo apaisé et pacifié pourra être vraiment la Patrie de tous les Congolais. Ce qui nous pousse à souhaiter de tout cœur non seulement le retour de la paix, mais la sortie de tout ce cycle de violence et de barbarie politiques installé par des « institutions placebo » dans notre pays, institutions dont le but est d’assouvir la soif effrénée de pouvoir d’une horde de politiciens corrompus et souvent sans vision d’avenir pour notre pays.
Ce faisant, il s’impose de briser les chaînes de la peur. Ne dit-on pas qu’une paix armée n’en est jamais une, car elle ne convient qu’à des peuples condamnés à vivre en exil et sous la domination. Et ce sont des peuples voués, en fait à disparaître.
Kinshasa, le 05 décembre 2011
Ee Bosuka Nkele