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Les troupes du mouvement rebelle congolais M23 viennent, ce mercredi 21 novembre 2012, de faire leur entrée dans la localité de Sake, située à près de trente kilomètres au sud de Goma, dans la province du Nord Kivu.
Cette localité est tombée sous le contrôle des rebelles au lendemain de la chute du chef-lieu de cette province.
Ragaillardis, sans doute, par leurs successives conquêtes sans résistance aucune, les troupes rebelles annoncent, avec fanfaronnade, qu'elles vont continuer leur marche à la fois vers le sud et le nord-est du pays pour prendre Kisangani, point d'entrée ouvrant le chemin de l'ouest du pays, avant de conquérir Kinshasa, la capitale congolaise.
L'histoire se répète...
En 1996, les troupes rebelles de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, AFDL, soutenues, entre autres, par le Rwanda, avaient également annoncé la poursuite de leur inexorable marche devant l´inexistante résistance - en beurre, dirait-on -, des troupes gouvernementales, tout en réclamant des négociations avec le pouvoir en place, à l'époque, à Kinshasa. Comme cette année-là, la chute de Goma avait provoqué des mouvements de protestation populaire, particulièrement à Kinshasa. Cependant, l'AFDL avait continué sa marche jusqu'à Kinshasa.
Comme l'AFDL en 1996, le mouvement rebelle, dit M23, tient un rassemblement au stade de la ville pour, entre autres, identifier les militaires et les policiers présents dans la ville. Bon nombre de ceux-ci, livrés à eux-mêmes - probablement déçus, voire dépités -, se sont présentés à ce « recensement ».
L'histoire se répète...
Du 27 août au 6 septembre 2007, des combats avaient opposé, sur plusieurs fronts à l'Est de la RD Congo, les Forces armées loyalistes (FARDC) à des soldats insurgés, fidèles au Général déchu, Laurent Nkunda. Ce même 6 septembre 2007, ces derniers étaient sur le point, après le recul des troupes loyalistes, de prendre Sake (une localité située à 30 Km au nord-ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu) lorsque la Mission des Nations Unies au Congo, la MONUC, a imposé la cessation des hostilités et déployé des Casques bleus. Le lundi 17 septembre 2007, à la suite de nouvelles pressions de la MONUC, les troupes de Laurent Nkunda vont ainsi se retirer des... collines des collines aux abords de Sake.
Le mercredi 19 septembre 2007, le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, arrivait à Goma. Une « visite surprise » d'autant plus qu'elle n'était nullement annoncée. Selon les sources onusiennes, Kabila avait eu des entretiens « à huis clos » avec les autorités locales qui ont déclaré tout ignorer du programme du voyage du Chef de l'Etat congolais.
Pourquoi ce voyage en « catimini » dans une contrée de la RD Congo où il avait été plébiscité, au second tour de l'élection présidentielle de 2006, à « plus de nonante pour cent »?
Un « score nord-coréen », allais-je ajouter...
Le vendredi, 21.09.07, le Président Joseph Kabila s'est rendu à Sake après que les forces de la MONUC, comme dit ci-haut, eurent occupé le terrain. Les habitants de cette ville, désertée après des combats qui avaient jeté sur les routes des dizaines de milliers de civils au début du mois de septembre, avaient exigé la « paix tant de fois promise, mais encore et toujours chimérique ».
En novembre 2012, le président congolais, alors que Goma et Sake sont occupés, voyage en Ouganda ... pour négocier avec son homologue rwandais.
L'histoire se répète, allais-je souligner.
Peu après son élection, le Président congolais avait également effectué une « visite surprise » à Goma et s'était alors rendu à Sake - localité occupée, à l'époque, par les hommes de Nkunda et qui venait d'être libérée par les soldats onusiens.
Ce qui n'est pas sans inquiéter, aujourd'hui, c'est qu'en 2006, la visite du Chef de l'Etat congolais avait été suivie des négociations avec Laurent Nkunda, négociations qui avaient accouché, envers et contre tous, du processus dénommé « mixage ». A l'époque, Joseph Kabila agitait officiellement le fouet, face aux insurgés, tandis que, dans l'ombre, il usait de la carotte.
En serait-il de même aujourd'hui ? L'on est en droit de s'interroger.
Il convient de souligner, dans cet ordre des choses, que le « mixage » est distinct du « brassage » dont le but est la démobilisation et la formation des combattants avant leur intégration au sein de nouvelles brigades. Ceci aura permis aux militaires tutsis, congolais ou non, d'avoir le contrôle de la bande orientale congolaise, du Sud au Nord Kivu, et, par la suite, de s'organiser en une nouvelle rébellion appuyée par le Rwanda et l'Ouganda.
D'où cette question : de quoi l'actuelle visite de Joseph Kabila en Ouganda va-t-elle accoucher, cette fois-ci ?
Wait and see ... Pardon, attendons voir...
Ee Bosuka Nkele
Kinshasa, le 21.11.2012