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Ce qu'il faut, au départ, souligner, c'est que les organisateurs ne s'attendaient pas à un public si nombreux - plus de 200 personnes avaient répondu positivement à l'invitation de l'INISA (Initiative Südliches Afrika/« l'Initiative pour l'Afrique au Sud du Sahara ») et de la DGVN (Deutsche Gesellschaft für die Vereinten Nationen/ « la Société Allemande pour les Nations Unies »).
Contrairement à l'accoutumée, il y avait, cette fois-ci, des Congolaises et Congolais dans la salle, et l'Ambassade de la RD Congo en RFA, presque au complet et coiffée par Mme l'Ambassadeur, y était aussi présente.Après l'introduction par l'orateur du jour, M. Martin Kobler - introduction ayant servi à la présentation de l'historique et à l'explication du fonctionnement de la MONUSCO et le statement de l'autre Pénaliste, Mme Dehmer, du quotidien berlinois « Der Tagesspiegel », dont le dernier séjour dans la partie orientale de notre pays date de 2008 et qui avait affiché son optimisme par rapport à la solution de la crise dans l'Est de la RD Congo, le débat était ouvert au public.
Plusieurs questions sur les lacunes et les ratés de départ de la Mission de l'ONU en RD Congo avaient été posées - questions auxquelles, M. Kobler avait répondu en arguant que l'organisation dont il assure la coiffure ne peut (pas) - en lieu et place du gouvernement congolais et, surtout, des responsables des pays de la Région -, apporter la solution magique à l'équation congolaise, c'est-à-dire à la multiforme crise qui règne dans l'Est de la RD Congo.Pour M Kobler, le rétablissement de la paix dans la partie orientale de la RD Congo est tributaire de multiples facteurs : a) amélioration de la situation sécuritaire à l'intérieur de la RD Congo (restauration de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national, réforme de l'armée, de la police et des services de sécurité, éradication de l'impunité et de la corruption) et respect des principes démocratiques; b) retour d'une coopération franche dans la Région des Grands Lacs - ce, en respectant la souveraineté des pays faisant partie, respect et mise en oeuvre de l'accord-cadre d'Addis Abeba par des pays signataires (non soutien aux groupes armés) - accord dont, par ailleurs, on fête le premier anniversaire aujourd'hui,. Il a, dans cet ordre des choses, souligné la coordination efficace de l'action de différents représentants de la communauté internationale dans la Région des Grands Lacs (Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU en RD Congo, Envoyé spécial du gouvernement américain dans la Région, Envoyée spéciale de l'ONU pour la Région des Grands Lacs, Coordinateur principal de l'UE dans la Région des Grands Lacs et l'Envoyé spécial de l'UA dans la Région des Grands Lacs) et la confiance mutuelle subséquente.
Il a, ensuite, regretté que la RFA ne soit pas engagée, à travers l'envoi du personnel militaire et administratif, dans le fonctionnement de la MONUSCO. Le but de son séjour à Berlin, avait-il souligné, est, entre autres, de chercher à convaincre les responsables politiques allemands de procéder au changement de paradigme.
Un intervenant avait alors dénoncé la tendance qui consiste à ne parler que du génocide contre les Tutsi et, pourtant, avait-il ajouté, il y avait eu aussi un génocide contre les Hutu. Ce que la communauté internationale tait sans discontinuer. Sans tarder, Mme l'Ambassadeur du Rwanda, présente dans la salle, avait pris la parole pour dénoncer la relativisation du génocide contre les Tutsi, relativisation qu'elle avait qualifiée d' « inacceptable » et « de scandaleux ». Elle avait aussi manifesté son étonnement par rapport au fait que l'on parle du Rwanda dans le cadre d'un Pénal sur la RD Congo.
« Peut-on parler de la partie orientale de la RD Congo et de la crise qui y sévit sans citer le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi… ? », devaient se demander ceux qui sont au fait de la situation de guerre à rallonge dans l'Est du pays.A la question de savoir si la « délocalisation » du quartier général de la MONUSCO dans la partie orientale de la RD Congo ne constituait pas un prélude à la balkanisation de ce pays, comme le transfert de la mission de l'ONU à Juba avait précédé la proclamation de la République du Sud-Soudan, Monsieur Kobler a répondu, tout en reconnaissant que le sujet, donc la balkanisation, est souvent évoqué en RD Congo, que ce déplacement était nécessaire d'autant plus que maintenir un nombre élevé du personnel de la MONUSCO à Kinshasa où la situation, par rapport à la partie orientale du pays, est relativement calme ne contribue pas à la solution du conflit, de la crise endémique que connaît la RD Congo. Il a reconnu que le sujet, donc la balkanisation, est souvent évoqué, ici ou là, mais que celle-ci ne serait pas d'actualité et ne serait réalisée que si les Congolais y prêtent main forte. S'adressant à Mme Dehmer qui avait évoqué des Congolais comme étant les seuls à balkaniser leur pays, le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU avait précisé que les 8 mois passés en RD Congo l'ont convaincu dans une chose: les Congolais tiennent à l'unité de leur pays, et c'est ce qui est important, avait-il ajouté.
Il convient de rappeler ici que le questionneur s'était référé à l'argumentaire, maintes fois, utilisé par les partisans de la partition du pays - dont, entre autres, l'ancien Sous-Secrétaire d'Etat américain en charge d l'Afrique, M. Cohen -, et selon lequel la RD Congo serait, à cause de son immensité géographique, ingouvernable. Ce qui, par voie de conséquence, expliquerait, selon eux, l'état permanent de crise que l'on y observe depuis plusieurs décennies.
Peut-être ironisant, Madame Dehmer avait rappelé le cas du Brésil qui est aussi géographiquement immense, mais qui n'est pas mal gouverné.
Pour ce qui a trait à l'exploitation illégale et au pillage des ressources naturelles et minérales de notre pays, il avait reconnu que compte tenu de la porosité des frontières entre notre pays et ses voisins, il est difficile de contrôler toutes les sorties de celles-ci, mais de cyclopéens efforts sont en train d'être déployés en vue de venir à bout de ce marché illégal qui nuit, énormément, à l'économie et au développement de la RD Congo.
Monsieur Kobler avait fait montre de réserve par rapport aux questions relatives au Rwanda et à l'Ouganda. Etait-ce pour ne pas « énerver » Mme l'ambassadeur du Rwanda qui, au début des débats, avait eu un échange houleux avec un participant? Ce qui n'avait pas empêché qu'il souligne avec force le manque de volonté politique de la part de ces deux pays quant à ce qui a trait à la solution de la crise dans l'Est de la RD Congo. A titre d'illustration, il avait regretté l'absence du Ministre rwandais de la Culture au Festival (« Amani ») qui avait eu lieu dernièrement à Goma, Festival auquel avaient pris part des musiciens congolais, rwandais et burundais à la grande satisfaction des populations venues du Rwanda, du Burundi et de la RD Congo. Pour M. Kobler, c'est à travers de telles manifestations, à caractère non politique, que des contacts utiles et pouvant déboucher sur l'établissement du climat de confiance entre les deux pays peuvent être tissés.
Un participant (Congolais) avait épinglé la « politique de deux poids, deux mesures » suivie, pratiquée par la Communauté internationale dans la Région des Grands Lacs. Alors que cette Communauté internationale avait presque sommé le gouvernement congolais de négocier avec les rebelles du M23 et obtenu que Kinshasa signe les accords de Nairobi avec ce mouvement qualifiée de « force négative » par plusieurs résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, elle ne le fait pas en ce qui concerne le Rwanda et l'Ouganda et leurs oppositions armées. Et cet intervenant d'ajouter que les FDLR comme aussi les rebelles ougandais de ADF/Nalu n'agissent pas dans leurs pays respectifs, mais plutôt en RD Congo où ils sèment la terreur la plus noire. Ce, en violant des femmes et jeunes filles, en pillant les richesses naturelles et autres et en terrorisant des paisibles citoyens congolais.Il va sans dire que M. Kobler, dans le cadre de ses fonctions de Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU en RD Congo et du Chef de la MONUSCO, mène une politique, une autre politique que celle qui avait été mise en œuvre, jusqu'ici, par ses prédécesseurs. A titre d'exemple, force est de citer la coopération de plus en plus efficace entre, d'une part, les FARDC et les troupes de la MONUSCO et la Brigade d'intervention de l'ONU, de l'autre, dans la lutte contre les groupes armés encore actifs dans la Région des Grands Lacs congolaise. En sus, il a laissé, donné l'impression d'un homme responsable qui mordicus est à la recherche continue des voies et moyens pouvant donner réalité aux éléments de solution à la crise congolaise que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de chronique. Ainsi avait-il décidé, après sa visite officielle au Katanga et au vu des exactions commises par les « Bakata Katanga » et les « Mai-Mai Cheka », d'y envoyer des troupes de la MONUSCO en vue de neutraliser ces « forces négatives ».
Encore une fois, avait-il ajouté, tout ne dépend pas uniquement de sa personne et de son agir. Il convient de citer ici la lourdeur de l'administration onusienne qu'il n'avait pas manqué, en passant, de souligner et, surtout, le manque de volonté politique aussi bien au niveau congolais que régional. A la fin du Panel, il avait approché la communauté congolaise y présente avec laquelle un échange à bâtons rompus avait eu lieu.Voici, en peu de mots, ce que j'ai pu réceptionné - tout en reconnaissant que la réceptivité est et reste sélective -, dans le cadre de cette soirée qui avait été informative et édifiante à tout point de vue.
Iseewanga Indongo-Imbanda